Avez-vous remarqué des traces de larmes persistantes, une coloration brunâtre ou des poils constamment humides sous les yeux de votre fidèle compagnon canin ? Des poils humides et collés ? Il est fort probable que votre chien souffre d'un écoulement oculaire excessif, un trouble médicalement désigné sous le terme d'épiphora. Si c'est le cas, bien qu'il soit naturel de s'inquiéter pour votre animal, il est important de rester calme et de chercher à comprendre les raisons de cette condition.
L'épiphora, c'est le terme médical pour désigner ce que l'on appelle plus communément "les yeux qui coulent" chez nos amis canins. Cela signifie que votre chien produit une quantité de larmes supérieure à la normale, ou bien que le système d'évacuation des larmes ne fonctionne pas correctement, empêchant ainsi leur drainage adéquat. Il est essentiel de comprendre que l'épiphora n'est pas une maladie en soi, mais plutôt un symptôme révélateur qui peut signaler la présence de diverses affections sous-jacentes, allant de simples irritations à des problèmes de santé plus complexes nécessitant une intervention vétérinaire. Les larmes sont essentielles pour la santé oculaire du chien, jouant un rôle dans la lubrification, le nettoyage et la protection contre les infections.
Identifier la cause précise de l'écoulement oculaire chez votre chien est essentiel pour mettre en place le traitement approprié et soulager son inconfort. Il est donc fortement déconseillé d'essayer de diagnostiquer vous-même le problème et de commencer un traitement sans l'avis éclairé d'un vétérinaire. Les causes potentielles sont multiples et variées, allant des allergies aux infections, en passant par les anomalies anatomiques et les corps étrangers. Un diagnostic précis est donc primordial pour garantir la santé oculaire de votre chien. Dans cet article, nous allons explorer les causes les plus fréquentes de l'épiphora chez le chien, les signes d'alerte qui doivent vous inciter à consulter un vétérinaire, et les options de traitement disponibles pour soulager votre compagnon.
Comprendre le fonctionnement de l'œil du chien et le rôle des larmes
Pour bien comprendre pourquoi un chien peut avoir les yeux qui coulent, il est utile de connaître un peu le fonctionnement normal de son œil et le rôle essentiel des larmes. Les yeux du chien, tout comme les nôtres, sont des organes complexes maintenus humides et protégés grâce à la production continue de larmes. Ces larmes sont produites par les glandes lacrymales, de petites structures situées au-dessus de l'œil, plus précisément dans la région de la paupière supérieure. Ensuite, elles se répartissent uniformément sur la surface de l'œil grâce au clignement des paupières, assurant ainsi une hydratation optimale et un nettoyage constant.
Une fois que les larmes ont rempli leur rôle de lubrification et de protection, elles doivent être évacuées de la surface de l'œil. C'est le rôle des canaux lacrymaux, de minuscules conduits situés dans le coin interne de l'œil, près du nez. Ces canaux agissent comme un système de drainage, acheminant les larmes vers le nez, où elles sont ensuite éliminées. C'est pourquoi, parfois, lorsque nous pleurons abondamment, nous avons le nez qui coule ! Chez le chien, le même phénomène se produit, bien que cela puisse être moins apparent en raison de l'anatomie de leur museau.
Il est important de souligner que les larmes ne servent pas uniquement à hydrater l'œil. Elles jouent un rôle essentiel dans la protection de la cornée, la membrane transparente qui recouvre l'iris et la pupille. Elles contribuent à éliminer les impuretés, les poussières, les débris et les corps étrangers qui pourraient irriter la cornée et provoquer des lésions. De plus, les larmes contiennent des substances antibactériennes, telles que le lysozyme, qui aident à prévenir les infections oculaires en neutralisant les agents pathogènes présents à la surface de l'œil. La composition complexe des larmes est donc cruciale pour maintenir un œil sain, fonctionnel et protégé contre les agressions extérieures.
Un écoulement oculaire excessif, ou épiphora, indique un déséquilibre dans le système de production et d'évacuation des larmes. Soit la production de larmes est anormalement élevée, soit le drainage est insuffisant, soit une combinaison des deux facteurs. Ce déséquilibre peut être le signe d'un problème de santé sous-jacent qui nécessite une attention particulière et une investigation approfondie. Il est donc important de ne pas ignorer ce symptôme et de consulter un vétérinaire pour en déterminer la cause précise et mettre en place le traitement approprié. Un chien cligne des yeux en moyenne 10 à 20 fois par minute.
Les causes possibles de l'écoulement oculaire chez le chien : un aperçu détaillé
Les raisons pour lesquelles un chien peut avoir les yeux qui coulent sont multiples et variées, allant de simples irritations à des problèmes de santé plus complexes. On peut les classer en deux grandes catégories, en fonction du mécanisme principal impliqué : les causes liées à une production excessive de larmes (hyperlacrimation), et les causes liées à un drainage insuffisant des larmes (obstruction des canaux lacrymaux ou anomalies anatomiques). Il est parfois difficile de faire la distinction entre ces deux catégories sans l'aide d'un vétérinaire, car les symptômes peuvent se chevaucher et nécessitent un examen clinique approfondi pour déterminer la cause sous-jacente.
Causes liées à une production excessive de larmes (hyperlacrimation)
Dans certains cas, les yeux du chien produisent une quantité de larmes anormalement élevée en réaction à une irritation, une inflammation ou une agression extérieure. Cette surproduction de larmes est une réponse naturelle de l'organisme, un mécanisme de défense visant à protéger l'œil contre les agents irritants et à faciliter leur élimination.
Irritation ou inflammation : la conjonctivite et autres affections oculaires
L'inflammation de la conjonctive, la membrane transparente qui recouvre l'intérieur des paupières et la surface de l'œil, est une cause très fréquente d'écoulement oculaire chez le chien. Cette affection, connue sous le nom de conjonctivite, peut être causée par divers facteurs, allant des allergies aux infections bactériennes ou virales, en passant par les irritations dues à la poussière ou aux corps étrangers. Il existe plusieurs types de conjonctivites chez le chien, chacune ayant ses propres caractéristiques cliniques et étiologiques.
- Conjonctivite virale : Souvent associée à d'autres symptômes respiratoires, tels qu'un écoulement nasal clair, des éternuements ou une toux légère. Elle est généralement causée par des virus tels que l'adénovirus canin ou le virus de la maladie de Carré.
- Conjonctivite bactérienne : Caractérisée par un écoulement oculaire épais, purulent, de couleur jaunâtre ou verdâtre. Elle est souvent causée par des bactéries telles que Staphylococcus, Streptococcus ou Mycoplasma.
- Conjonctivite allergique : Provoquée par une réaction allergique à des allergènes présents dans l'environnement, tels que le pollen, les acariens, les moisissures ou les produits de nettoyage. Elle se manifeste généralement par un écoulement oculaire clair, accompagné de démangeaisons intenses et de rougeurs.
Les symptômes de la conjonctivite peuvent varier en fonction du type d'inflammation et de la cause sous-jacente. Cependant, on observe souvent une rougeur de l'œil, un gonflement des paupières, un larmoiement excessif (épiphora), des démangeaisons intenses et un inconfort général. Il est crucial de consulter un vétérinaire pour déterminer le type de conjonctivite dont souffre votre chien et mettre en place le traitement approprié, qui peut inclure des collyres antibiotiques, anti-inflammatoires ou antihistaminiques, en fonction de la cause identifiée.
Outre la conjonctivite, d'autres affections oculaires peuvent également provoquer un larmoiement excessif chez le chien. La kératite, par exemple, est une inflammation de la cornée, la membrane transparente qui recouvre l'iris et la pupille. Un ulcère cornéen, qui est une lésion de la cornée, est une condition encore plus grave qui nécessite une intervention vétérinaire rapide pour prévenir des complications potentiellement sévères, telles que la perforation de la cornée et la perte de vision. Le traitement d'un ulcère cornéen peut coûter entre 150 et 500 euros, en fonction de sa gravité et de la nécessité d'une intervention chirurgicale.
La présence d'un corps étranger dans l'œil, comme un grain de sable, un cil incarné, une écharde ou un fragment de plante, peut également irriter la cornée et provoquer un larmoiement réflexe. Il est important de vérifier attentivement l'œil de votre chien à l'aide d'une source de lumière vive pour s'assurer qu'il n'y a pas de corps étranger visible. Si vous en trouvez un, essayez de le retirer délicatement avec une compresse stérile ou un coton-tige humidifié. Si vous n'y parvenez pas, ou si vous avez le moindre doute sur la présence d'un corps étranger, consultez un vétérinaire sans tarder.
Allergies : un facteur souvent négligé dans l'écoulement oculaire
Les allergies, qu'elles soient environnementales ou alimentaires, sont une autre cause fréquente d'écoulement oculaire chez le chien. Les allergies environnementales, telles que le pollen des arbres, des graminées et des fleurs, les acariens présents dans la poussière de maison, les moisissures et les squames d'animaux, peuvent provoquer une conjonctivite allergique saisonnière ou chronique. Les allergies alimentaires, quant à elles, peuvent se manifester par des problèmes oculaires, en plus d'autres symptômes tels que des démangeaisons cutanées, des troubles digestifs (vomissements, diarrhée) et des problèmes respiratoires.
Les symptômes associés aux allergies chez le chien peuvent varier considérablement d'un individu à l'autre, en fonction de la nature de l'allergène et de la sensibilité de l'animal. Cependant, on observe souvent des démangeaisons intenses, des éternuements fréquents, un écoulement nasal clair, un larmoiement excessif et une rougeur des yeux. Il est parfois difficile de déterminer la cause exacte d'une allergie, et des tests allergologiques spécifiques (tests cutanés ou tests sanguins) peuvent être nécessaires pour identifier les allergènes responsables et mettre en place une stratégie de gestion appropriée. Environ 10 % des chiens souffrent d'allergies environnementales.
Glaucome : une urgence oculaire à ne pas négliger
Le glaucome est une maladie oculaire grave caractérisée par une augmentation de la pression intraoculaire (PIO), c'est-à-dire la pression du liquide présent à l'intérieur de l'œil. Cette augmentation de pression peut endommager le nerf optique, la structure responsable de la transmission des informations visuelles au cerveau, et entraîner une perte de vision irréversible si elle n'est pas traitée rapidement. Le glaucome peut provoquer un larmoiement excessif, en plus d'autres symptômes tels qu'une rougeur de l'œil, une douleur oculaire intense, une dilatation de la pupille et une opacification de la cornée. Le coût du traitement médical du glaucome peut varier de 50 à 200 euros par mois.
Causes liées à un drainage insuffisant des larmes
Dans certains cas, les larmes sont produites en quantité normale par les glandes lacrymales, mais elles ne s'évacuent pas correctement de la surface de l'œil en raison d'une obstruction des canaux lacrymaux ou d'anomalies anatomiques des paupières. Ce drainage insuffisant des larmes entraîne un écoulement oculaire excessif, qui peut être chronique et persistant.
Obstruction des canaux lacrymaux : une entrave à l'évacuation des larmes
L'obstruction des canaux lacrymaux est une cause fréquente d'épiphora (écoulement oculaire excessif) chez le chien. Cette obstruction peut être congénitale, c'est-à-dire présente dès la naissance, ou acquise, c'est-à-dire survenue plus tard dans la vie à la suite d'une infection, d'une inflammation ou d'un traumatisme.
- Obstruction congénitale : Certaines races de chiens, en particulier celles à face plate (brachycéphales) comme le bouledogue français, le carlin et le pékinois, sont prédisposées à avoir des canaux lacrymaux étroits, voire absents. Cette particularité anatomique rend leur système d'évacuation des larmes moins efficace, ce qui se traduit souvent par un écoulement oculaire chronique.
- Obstruction acquise : Une obstruction des canaux lacrymaux peut être causée par une infection bactérienne ou fongique, une inflammation chronique de la conjonctive, la présence de cicatrices à la suite d'un traumatisme ou d'une intervention chirurgicale, ou la présence d'un corps étranger à l'intérieur du canal.
Pour diagnostiquer une obstruction des canaux lacrymaux, le vétérinaire peut réaliser une dacryocystorhinographie, un examen radiographique spécialisé qui permet de visualiser les canaux lacrymaux et d'identifier le site et la nature de l'obstruction. Cet examen consiste à injecter un produit de contraste radio-opaque dans les canaux lacrymaux, puis à prendre des radiographies pour suivre le trajet du produit et détecter les anomalies. Le prix d'une dacryocystorhinographie est d'environ 150 euros dans la plupart des cliniques vétérinaires.
Anomalies anatomiques : des paupières mal positionnées
Certaines anomalies anatomiques des paupières peuvent perturber le drainage normal des larmes et provoquer un écoulement oculaire excessif chez le chien. L'entropion est une condition dans laquelle le bord de la paupière s'enroule vers l'intérieur, irritant la cornée et provoquant un larmoiement réflexe. L'ectropion, quant à lui, est le contraire : le bord de la paupière s'enroule vers l'extérieur, exposant la conjonctive et la rendant plus vulnérable aux infections et aux irritations. Le distichiasis est une condition dans laquelle des cils supplémentaires (dits ectopiques) poussent à partir des glandes de Meibomius situées sur le bord de la paupière, irritant la cornée et provoquant un larmoiement excessif. On estime que 15 % des consultations en ophtalmologie vétérinaire sont liées à des anomalies des paupières.
Tumeurs : une cause rare mais possible d'obstruction
Bien que rare, la présence d'une tumeur bénigne ou maligne obstruant les canaux lacrymaux est une cause possible d'écoulement oculaire chez le chien. Ces tumeurs peuvent se développer à partir des tissus des canaux lacrymaux eux-mêmes, ou bien provenir d'une propagation de cellules tumorales à partir d'une autre région du corps. Si le vétérinaire suspecte une tumeur, il peut réaliser une biopsie pour confirmer le diagnostic et déterminer la nature de la tumeur.
Facteurs favorisants : des prédispositions raciales et liées à l'âge
Certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer des problèmes d'écoulement oculaire chez le chien. Parmi ces facteurs, on retrouve les prédispositions raciales et les changements liés à l'âge.
- Races prédisposées : Certaines races de chiens sont plus susceptibles de développer des problèmes d'écoulement oculaire en raison de leur anatomie particulière. Les races brachycéphales (bouledogue français, carlin, shih tzu, pékinois) ont souvent des canaux lacrymaux étroits ou absents, ce qui les rend plus vulnérables à l'épiphora. Les races à poils longs autour des yeux (shih tzu, yorkshire terrier, bichon maltais) ont également tendance à avoir plus d'écoulements oculaires, car les poils peuvent irriter les yeux et favoriser l'accumulation de débris.
- Âge : Certaines conditions, comme les malformations congénitales des canaux lacrymaux, sont plus fréquentes chez les jeunes chiens, tandis que d'autres, comme le glaucome et les tumeurs, sont plus souvent observées chez les chiens âgés.
Signes d'alerte : quand faut-il impérativement consulter un vétérinaire ?
Il est essentiel de consulter un vétérinaire sans tarder si vous constatez l'un des signes d'alerte suivants chez votre chien. Ces signes peuvent indiquer la présence d'un problème oculaire grave qui nécessite une intervention rapide pour préserver la vision de votre animal.
- Écoulement oculaire abondant et persistant, qui ne s'améliore pas avec les soins de base.
- Changement de couleur de l'écoulement oculaire, qui devient jaune, vert ou sanglant.
- Signes de douleur oculaire, tels que le chien se frotte l'œil avec sa patte, cligne des yeux excessivement, ou a du mal à ouvrir l'œil.
- Rougeur de l'œil, qui peut indiquer une inflammation ou une infection.
- Gonflement des paupières, qui peut être le signe d'une allergie, d'une infection ou d'un traumatisme.
- Sensibilité à la lumière (photophobie), qui se manifeste par le chien qui évite les endroits lumineux ou plisse les yeux lorsqu'il est exposé à la lumière.
- Opacité de la cornée, qui peut indiquer un ulcère cornéen, une kératite ou un glaucome.
- Perte de vision, même partielle, qui nécessite une évaluation ophtalmologique en urgence.
Tout signe d'inconfort ou de changement d'aspect de l'œil de votre chien doit être pris au sérieux et nécessite une consultation vétérinaire rapide. Retarder le diagnostic et le traitement peut entraîner des complications graves, telles que la perte de vision irréversible, la perforation de la cornée ou la propagation d'une infection à d'autres organes. Le coût d'une consultation d'urgence en ophtalmologie vétérinaire peut varier de 80 à 150 euros.
Diagnostic vétérinaire : les examens clés pour identifier la cause de l'écoulement oculaire
Pour déterminer la cause exacte de l'écoulement oculaire chez votre chien, le vétérinaire réalisera un examen clinique complet et procédera à des examens spécifiques. Ces examens permettent d'évaluer la santé générale de l'œil, de rechercher des signes d'inflammation, d'infection ou de traumatisme, et d'identifier les éventuelles anomalies anatomiques ou obstructions des canaux lacrymaux.
Tout d'abord, le vétérinaire recueillera des informations détaillées sur l'historique de l'animal, les symptômes observés par le propriétaire, la durée de l'écoulement oculaire, les éventuels traitements déjà mis en place et les antécédents médicaux de l'animal. Cette étape, appelée anamnèse, est essentielle pour orienter le diagnostic et choisir les examens complémentaires les plus pertinents. Il est important de fournir au vétérinaire des informations précises et complètes pour faciliter son travail.
Ensuite, le vétérinaire procédera à un examen oculaire complet, qui comprendra les éléments suivants :
- Observation générale de l'œil et des structures environnantes (paupières, conjonctive, cornée, iris, pupille) à l'aide d'une source de lumière vive et d'une loupe.
- Test de Schirmer, qui permet de mesurer la production de larmes en plaçant une bandelette de papier absorbant stérile dans le coin interne de l'œil pendant une minute. Un résultat inférieur à 15 mm indique une production de larmes insuffisante (sécheresse oculaire).
- Test à la fluorescéine, qui consiste à instiller une goutte de colorant fluorescent (fluorescéine) dans l'œil pour détecter les ulcères cornéens ou les lésions de la cornée. Le colorant adhère aux zones endommagées de la cornée, les rendant visibles sous une lumière bleue.
- Tonométrie, qui permet de mesurer la pression intraoculaire (PIO) à l'aide d'un tonomètre. Une PIO élevée peut indiquer un glaucome, tandis qu'une PIO basse peut être le signe d'une uvéite (inflammation de l'iris et du corps ciliaire).
- Examen des canaux lacrymaux, qui consiste à irriguer les canaux lacrymaux avec une solution saline stérile pour vérifier leur perméabilité. Si la solution ne s'écoule pas par le nez, cela peut indiquer une obstruction des canaux lacrymaux.
Dans certains cas, des examens complémentaires peuvent être nécessaires pour affiner le diagnostic et identifier la cause sous-jacente de l'écoulement oculaire. Ces examens peuvent comprendre la cytologie (analyse des cellules de l'écoulement oculaire au microscope), la culture bactérienne (pour identifier les bactéries responsables d'une infection), la biopsie (pour prélever un échantillon de tissu en cas de suspicion de tumeur) et l'imagerie médicale (radiographie, échographie, tomodensitométrie) pour visualiser les structures internes de l'œil et des canaux lacrymaux.
Traitements possibles (en fonction de la cause) : un arsenal thérapeutique varié
Le traitement de l'écoulement oculaire chez le chien dépendra de la cause sous-jacente identifiée par le vétérinaire. Il peut s'agir d'un traitement médical (médicaments), d'un traitement chirurgical, ou d'une combinaison des deux, en fonction de la nature et de la gravité du problème.
Traitement médical : médicaments et soins locaux
Le traitement médical de l'écoulement oculaire peut comprendre l'utilisation de différents types de médicaments, en fonction de la cause identifiée :
- Collyres antibiotiques ou antiviraux pour traiter les infections bactériennes ou virales de l'œil.
- Collyres anti-inflammatoires (corticoïdes ou AINS) pour réduire l'inflammation et la douleur.
- Collyres lubrifiants pour soulager la sécheresse oculaire et protéger la cornée.
- Médicaments oraux (antihistaminiques, corticoïdes) pour traiter les allergies systémiques.
- Traitements spécifiques pour le glaucome (collyres pour réduire la pression intraoculaire).
En plus des médicaments, des soins locaux réguliers sont souvent nécessaires pour nettoyer les yeux et éliminer les sécrétions. Il est recommandé d'utiliser une solution physiologique stérile ou un produit de nettoyage oculaire spécifique pour animaux, et d'éviter d'utiliser de l'eau du robinet, qui peut contenir des bactéries et irriter les yeux. Pour soigner une simple conjonctivite, il faut compter en moyenne 30 euros de médicaments, mais ce coût peut augmenter en cas de complications ou de résistance aux antibiotiques.
Traitement chirurgical : interventions pour corriger les anomalies
Le traitement chirurgical peut être nécessaire dans certains cas pour corriger les anomalies anatomiques des paupières (entropion, ectropion, distichiasis), désobstruer les canaux lacrymaux, extraire les corps étrangers ou traiter les ulcères cornéens profonds. Les interventions chirurgicales sont généralement réalisées sous anesthésie générale et nécessitent une expertise en ophtalmologie vétérinaire. Une chirurgie pour désobstruer les canaux lacrymaux a un coût moyen de 400 euros, mais ce prix peut varier en fonction de la complexité de l'intervention et des honoraires du chirurgien.
Soins à domicile : une hygiène oculaire rigoureuse
En complément du traitement médical ou chirurgical, des soins à domicile réguliers sont essentiels pour maintenir la santé oculaire de votre chien et prévenir les récidives. Ces soins peuvent comprendre :
- Nettoyage régulier des yeux avec une solution physiologique stérile ou un produit de nettoyage oculaire spécifique pour animaux.
- Coupe régulière des poils autour des yeux pour éviter l'irritation et l'accumulation de saletés.
- Application de compresses tièdes sur les paupières pour soulager l'inflammation et faciliter le drainage des sécrétions.
- Suivi rigoureux du traitement prescrit par le vétérinaire et respect des doses et des fréquences d'administration des médicaments.
Il est conseillé de nettoyer les yeux de son chien au moins 2 fois par semaine, voire plus souvent si l'animal présente un écoulement oculaire important ou des antécédents de problèmes oculaires. Il est également important de surveiller régulièrement l'aspect des yeux de votre chien et de consulter un vétérinaire au moindre signe d'inconfort ou de changement. Suivre une assurance pour animaux peut être une sécurité en cas de soucis de santé de votre animal, le prix d'une assurance commence à 15 euros par mois.
Prévention : des mesures simples pour protéger les yeux de votre chien
Il existe plusieurs mesures simples que vous pouvez prendre au quotidien pour prévenir les problèmes d'écoulement oculaire chez votre chien et protéger sa vision :
- Nettoyage régulier des yeux, en particulier chez les races prédisposées (brachycéphales, races à poils longs autour des yeux).
- Alimentation équilibrée et riche en antioxydants pour renforcer le système immunitaire et protéger les cellules de l'œil contre les dommages oxydatifs.
- Consultations vétérinaires régulières (au moins une fois par an) pour un dépistage précoce des problèmes oculaires.
- Protection des yeux contre les irritants (poussière, vent, fumée de cigarette) en évitant d'exposer votre chien à ces facteurs.
- Contrôle régulier des allergies en identifiant et en évitant les allergènes responsables des réactions.
- Éviter l'exposition au tabac, car la fumée de cigarette peut irriter les yeux et favoriser les infections.
Idées reçues à combattre : démêler le vrai du faux sur l'écoulement oculaire
Il existe de nombreuses idées reçues concernant l'écoulement oculaire chez le chien. Il est important de les démystifier pour éviter de commettre des erreurs qui pourraient nuire à la santé de votre animal.
Contrairement à ce que l'on peut penser, même si certaines races sont plus prédisposées, un écoulement excessif n'est jamais "normal" chez le chien. De même, il ne faut pas nettoyer les yeux de son chien avec de l'eau du robinet, mais utiliser une solution physiologique stérile ou un produit de nettoyage oculaire spécifique pour animaux. Il est également fortement déconseillé d'utiliser des collyres pour humains sur son chien, car ils ne sont pas toujours adaptés et peuvent aggraver le problème. Environ 85 % des propriétaires de chiens ne connaissent pas la bonne façon de nettoyer les yeux de leur animal. Il est donc essentiel de se renseigner auprès de son vétérinaire pour connaître les bonnes pratiques à adopter.
L'écoulement oculaire chez le chien peut avoir de nombreuses causes différentes. Si vous avez le moindre doute, la prévention est essentielle pour assurer la santé et le bien-être de votre compagnon.